Risques généraux d'une intervention chirurgicale

Risques généraux d'une intervention chirurgicale

LES RISQUES D’UNE INTERVENTION CHIRURGICALE

Le corps humain est un ensemble incroyablement complexe. C’est pourquoi il ne réagit pas toujours de manière prévisible à une intervention sur l’un ou l’autre de ses éléments. Nous répertorions ici de façon générale les problèmes qui peuvent survenir pendant et après une opération. Si cette liste vous semble effrayante, sachez que ces complications sont rares, et l’accumulation de plusieurs d’entre elles exceptionnelles ! De plus, certains risques sont plus caractéristiques de certains types de chirurgie. Quoi qu’il en soit, l’équipe médicale qui s’occupe de vous prend toutes les précautions pour les maîtriser.

Les principaux risques

  • Des éléments voisins (organes, os, muscles, vaisseaux sanguins, nerfs...), surtout s'ils sont particulièrement fragiles, peuvent être abîmés accidentellement ou se mettre à mal fonctionner du simple fait que l’on a opéré à proximité. De telles blessures ont parfois (mais pas toujours) des conséquences, temporaires ou définitives. Par exemple un nerf abîmé donne lieu à une perte de sensibilité et/ou une paralysie de la région du corps correspondante. L’atteinte d’un vaisseau sanguin peut entraîner des saignements importants (hémorragie), la formation d’une poche de sang (hématome), ou encore la destruction (nécrose) de la zone qu’il alimentait.
  • Si vous saignez beaucoup et qu’il faut vous redonner du sang (transfusion), on pourrait craindre la contamination par certaines maladies (hépatite, SIDA). Fort heureusement, les produits de transfusion subissent de nombreux contrôles destinés à éviter ce risque.
  • Il est rare que la zone opérée soit envahie par des microbes (infection). Ces microbes peuvent venir de l’extérieur, c’est pourquoi l’opération se déroule dans des conditions de propreté maximales, mais aussi de votre propre corps, surtout si vous avez déjà une infection quelque part (dent, peau...). Sachez que votre organisme contient de nombreux microbes, habituellement inoffensifs, qui, si vous êtes affaibli, peuvent se multiplier anormalement. Pour les éliminer, il existe des médicaments adaptés : les antibiotiques. On en donne d’ailleurs systématiquement pendant certaines opérations. En cas d’infection, des analyses permettent d’identifier le microbe et d’adapter le traitement pour une efficacité maximale.
  • Le chirurgien met presque toujours du matériel en place (fils, agrafes, broches, prothèse...) pour vous recoudre et pour réparer ou remplacer l’élément du corps qui ne fonctionne pas bien. Ces matériaux font l’objet de nombreuses études scientifiques et sont en principe bien tolérés par l’organisme. Il arrive cependant qu’ils ne remplissent pas bien leur rôle, cassent ou se déplacent. Par ailleurs, ce sont des corps étrangers qui peuvent attirer et fixer les microbes. Tout cela justifie donc une surveillance médicale à long terme si vous avez à l’intérieur du corps une pièce artificielle importante.
  • La zone opérée peut mal se refermer (mauvaise cicatrisation) ou se recoller au mauvais endroit (adhérences). L’épaisseur et l’aspect de la cicatrice dépendent de la tension qu’elle subit et de la nature de votre peau. Cette dernière est quelquefois momentanément endommagée par l’utilisation de certains produits ou instruments chirurgicaux.
  • Si vous êtes immobile longtemps, sur la table d’opération ou ensuite dans votre lit, la peau, les nerfs et les vaisseaux sanguins risquent de s’abîmer au niveau des zones d’appui. Des protections spéciales sont utilisées pour les protéger.
  • Le fait de ne pas pouvoir marcher après certaines interventions favorise la formation de bouchons de sang solidifié (caillots) susceptibles de se coincer dans les veines des jambes (phlébite), des poumons ou du cerveau (embolie). Quand ce risque est important, le médecin donne un traitement pour rendre le sang plus fluide.

Toutes ces complications peuvent nécessiter des gestes complémentaires (chirurgicaux ou médicaux). Votre chirurgien connaît bien ces risques et fait tout son possible pour les éviter.


Les facteurs de risque

Beaucoup de maladies, notamment celles qui touchent la respiration, la circulation du sang, le coeur, etc... augmentent les risques lors d’une intervention chirurgicale. C’est pourquoi un médecin spécialiste (le médecin anesthésiste-réanimateur et parfois le cardiologue) fait un bilan de santé complet avant l’opération.

Votre passé médical (traitements importants ou prolongés, longue maladie, opérations, accidents...) et votre mode de vie peuvent favoriser certains risques. Si vous avez subi une intervention au même endroit, le travail du chirurgien peut être compliqué par l’existence d’adhérences. Il est souvent plus délicat d’opérer les personnes de forte corpulence, leurs organes étant plus difficiles d’accès. Les fumeurs cicatrisent moins bien...

Prévenez votre médecin si votre organisme a déjà manifesté des réactions d’intolérance à certaines substances (allergies), afin qu'on ne vous les redonne pas.

Le Tabac