Epicondylite

Epicondylite

QUEL EST LE PROBLEME ?

L'épicondyle est une petite tuméfaction osseuse à la partie basse et latérale de l'humérus, que l'on peut palper aisément sous la peau. Sur cette partie anatomique s'insèrent les tendons qui permettent d'étendre le poignet et les doigts. Ces tendons sont extrêmement sollicités dans la vie quotidienne mais surtout dans les activités professionnelles (activité manuelle répétitive) ou sportives (sports de raquette principalement). Parfois ils peuvent s'inflammer, aboutissant à une tendinite chronique à l'origine de fissures ou de nodules douloureux dans les tendons : c'est l'épicondylite.

www.sofcot.fr (persomed)

QU'EST CE QUE VOUS RESSENTEZ ?

L'épicondylite peut se manifester par plusieurs signes :

  • Des douleurs à la partie latérale du coude, irradiant vers l'avant bras, qui peuvent être aussi bien mécaniques lors des efforts qu'inflammatoires au repos et la nuit.
  • Ces douleurs sont majorées lors de l'extension contrariée du poignet ou la flexion maximale des doigts.
  • Une perte de force douloureuse de la main.
  • Parfois des "fourmis" (paresthésies) peuvent être ressenties sur le dos de l'avant bras et de la main.

COMMENT IDENTIFIER VOTRE PROBLEME ?

Tout d’abord l'examen clinique par votre médecin ou votre chirurgien est le préambule obligatoire et permet dans la plupart des cas de poser le diagnostic.

Des examens complémentaires radiologiques peuvent être réalisés en fonction de l'examen clinique (radio, échographie, IRM, électromyogramme), servant principalement à éliminer d'autres pathologies du coude (arthrose, trouble neurologique...).

COMMENT TRAITER VOTRE PROBLEME ?

Traitement médical : il doit être systématiquement mené en priorité car permet dans la grande majorité des cas de guérir votre tendinite chronique. Il associe :

  • Des médicaments antalgiques (contre la douleur) et des anti-inflammatoires.
  • Une ou plusieurs infiltrations de corticoïdes réalisées au mieux sous contrôle échographique.
  • Des séances de rééducation spécifiques, parfois associées à des ondes de chocs et de la cryothérapie.
  • La mise en place d'une attelle de poignet de repos.
  • Une suppression des gestes à l'origine de la tendinite, aussi bien sportifs que professionnels

Même si le traitement médical est parfois long et contraignant (il n'est pas rare que celui ci dure entre 6 mois et 1 an), il est indispensable de le mener correctement jusqu'au bout car il permet de guérir votre tendinite dans la grande majorité des cas.

Traitement chirurgical : il doit rester exceptionnel et réservé aux tendinites ne cédant pas malgré le traitement médical entièrement mené. Il consiste à désinsérer les tendons extenseurs de l'épicondyle et des les rattacher un peu plus bas afin de les détendre. Cela ne changera pas leur fonctionnement mais diminuera les tensions à l'origine de l'inflammation chronique. Dans certains cas, un nerf doit être libéré un peu plus bas dans votre avant-bras (nerf radial) si l'examen clinique pré-opératoire fait suspecter une compression associée de celui-ci.

Les suites de votre opération

La sortie d’hospitalisation s’effectue le jour même de l'intervention, en chirurgie ambulatoire. Un traitement adapté contre la douleur vous est prescrit. Le pansement compressif mis en place en fin d'intervention (pour limiter les saignements post-opératoires) sera ôté à 48H de l'intervention par l'infirmière à domicile, puis elle effectuera régulièrement les pansements jusqu’à l’ablation des fils (au 15ème jour environ). Une attelle de poignet est mise en place en fin d'intervention pour protéger la suture des tendons extenseurs du poignet. La mobilisation des doigts et du coude est autorisée immédiatement après l'intervention, sans forcer ni porter de charges lourdes le temps de la cicatrisation.
Votre chirurgien vous revoit en consultation 1 mois après l'intervention afin d'ôter votre attelle de poignet et vous fera débuter les séances de rééducation.
La durée d’arrêt de travail est en général de minimum 3 mois et il n'est pas rare qu'une adaptation du poste de travail soit nécessaire à la reprise.

Le but est de retrouver une fonction normale de votre membre supérieur. Malheureusement le résultat est totalement imprévisible : parfois la tendinite cesse totalement, parfois elle perdure... Aucun argument clinique ou radiologique ne permet de le prédire avant l'intervention.

QUELS SONT LES RISQUES PARTICULIERS DE VOTRE INTERVENTION ?

  • Le risque d’hématome (saignement dans la zone opérée) ou d’infection (pénétration de microbes dans la zone opérée) est exceptionnel.
  • Un risque de paralysie ou de perte de sensibilité de certaines parties du bras sont potentiellement possibles, mais exceptionnelles.
  • L'algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, touchant le poignet et la main. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles. Elle reste heureusement exceptionnelle.
  • Une raideur du coude est parfois possible.
  • Mais le principal risque de cette intervention reste l'échec, malheureusement imprévisible !

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées.

En cas de problème ou si vous constatez quelque chose d’anormal après l’opération, il faut contacter votre chirurgien, car prendre en charge précocement une complication permet en général de mieux la guérir. Il pourra également vous rassurer si ce que vous ressentez est normal.

QUELS SONT LES RISQUES EN CAS DE NON-OPERATION ?

Aucun spécifique, la tendinopathie chronique restera plus ou moins gênante en fonction des activités réalisées. Elle peut également spontanément guérir naturellement avec le temps.