Fracture de l'olécrane

Fracture de l’olécrane

QUEL EST LE PROBLEME ?

La fracture de l'olécrane survient en règle générale dans les suites d'une chute directe sur le coude. Elle se matérialise par une ascension de l'olécrane fracturé sous l'effet de la traction du tendon du triceps qui s'insère dessus (cf chapitre anatomie du coude). Le coude est augmenté de volume, douloureux, parfois déformé et l'extension est rendue impossible du fait du triceps qui ne peut plus jouer son rôle puisque sa zone d'insertion est fracturée.

COMMENT IDENTIFIER VOTRE PROBLEME ?

Le diagnostic se fait sur de simples radiographies standards du coude. Un scanner est parfois nécessaire pour préciser le déplacement de la fracture, notamment en cas de fracture complexe.

COMMENT TRAITER VOTRE PROBLEME ?

Traitement Orthopédique
Il n'est applicable qu'en cas de fracture non déplacée, ce qui est assez rare. Une immobilisation du coude est mise en place pour une durée de 4 semaines environ.

On pourra y associer un traitement antalgique et anti-inflammatoire les premiers jours ainsi que la pose d'une poche de froid. La mobilisation du coude est interdite mais le poignet et la main doivent être mobilisés pour éviter les raideurs dues à l'immobilisation du membre supérieur. Une radio de contrôle est réalisée entre 10 et 15 jours post fracture afin de vérifier que la fracture ne se soit pas déplacée.
A 4 semaines l'immobilisation est retirée et la rééducation débutée afin de récupérer les mouvements du coude. La mobilisation du coude est alors autorisée dans la vie quotidienne, sans forcer ni porter de charges.
Lorsque la fracture est consolidée radiologiquement, la reprise complète de l'ensemble des activités est autorisée (autour de 3 mois post-fracture).

Les 2 risques principaux sont :

  • l'absence de consolidation (pseudarthrose)
  • une arthrose du coude à moyen ou long terme en raison du caractère articulaire de la fracture

Traitement chirurgical
En cas de fracture déplacée, une chirurgie sera envisagée et devra avoir lieu idéalement dans les 7 à 10 jours post-traumatiques. Elle consiste à mettre en place du matériel d'ostéosynthèse (hauban ou plaques en fonction de la fracture). Elle s'effectue sous anesthésie générale, en hospitalisation ambulatoire ou traditionnelle.

Les suites opératoires sont marquées par une immobilisation dans un pansement compressif pendant 48H, coude à 90° de flexion. Puis le pansement compressif sera relayé par des pansements simples par une infirmière à domicile. On pourra y associer un traitement antalgique et anti-inflammatoire les premiers jours ainsi que la pose d'une poche de froid. La mobilisation douce du coude est autorisée dès l'ablation du pansement compressif afin de récupérer le plus rapidement les mobilités du coude et ainsi limiter au maximum le risque de raideur du coude. La mobilisation du coude est également autorisée dans la vie quotidienne, sans forcer ni porter de charges.
A 4 semaines la rééducation traditionnelle avec votre kinésithérapeute sera débutée afin de finir de récupérer les mouvements du coude.
La reprise complète de l'ensemble des activités personnelles, professionnelles et sportives est autorisée à consolidation complète de la fracture (autour de 3 mois post-fracture).

QUELS SONT LES RISQUES PARTICULIERS DE VOTRE INTERVENTION ?

  • Le risque d’hématome (saignement dans la zone opérée) ou d’infection (pénétration de microbes dans la zone opérée) est peu fréquent mais toujours possible.
  • Un risque de paralysie ou de perte de sensibilité de certaines parties du bras sont potentiellement possibles, mais exceptionnelles.
  • L’enraidissement, douloureux ou non, du coude est la principale complication. Il peut parfois même gagner tout le membre supérieur jusqu’aux doigts (algodystrophie). Ces complications sont la plupart du temps réversibles mais ralentissent nettement la récupération d’un coude normal. Parfois on peut observer une raideur séquellaire. Cette raideur peut également survenir plusieurs années après la fracture, par mécanisme d'arthrose, en raison du caractère articulaire de la fracture.
  • L'absence de consolidation de la fracture (pseudarthrose) est une complication classique, comme dans toute fracture, mais assez rare au niveau de l'olécrane. Elle peut nécessiter des interventions supplémentaires dont le but est d'aboutir à la consolidation osseuse.
  • Un défaut de cicatrisation cutanée est possible dans cette zone anatomique avec parfois même une petite ouverture cutanée sur l'extrémité des broches qui sont juste sous la peau. En règle générale la cicatrisation sera acquise avec le prolongement des pansements, il faut surtout veiller à ce que la zone ne s'infecte pas  (pénétration des germes par la zone non cicatrisée).
  • Dans la grande majorité des cas le matériel mis en place est gênant car sous la peau. L'ablation sous anesthésie générale en chirurgie ambulatoire est alors réalisée entre 6 mois et 1 an post-opératoire.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées.

En cas de problème ou si vous constatez quelque chose d’anormal après l’opération, il faut contacter votre chirurgien, car prendre en charge précocement une complication permet en général de mieux la guérir. Il pourra également vous rassurer si ce que vous ressentez est normal.

QUELS SONT LES RISQUES EN CAS DE NON-OPERATION ?

Le principal risque est la perte de fonction de votre coude (principalement la perte de l'extension) plus ou moins invalidante et douloureuse en fonction du type de fracture initiale. Une chirurgie secondaire est parfois possible mais donne souvent de plus mauvais résultats que si elle avait été effectuée initialement.