Fractures

Fractures

QUEL EST LE PROBLEME ?

La fracture de l'épaule est la 3ème plus fréquente après celles du col du fémur et du poignet. Il est classiquement admis que 80% des fractures de l'épaule sont traitées par simple immobilisation dans un gilet coude au corps car elles sont pas ou peu déplacées. Dans les autres cas, un traitement chirurgical est envisagé en cas de fracture très déplacée afin de reconstituer l'anatomie de l'épaule.

COMMENT IDENTIFIER VOTRE PROBLEME ?

Le diagnostic se fait sur de simples radiographies standards de l'épaule. Un scanner est souvent nécessaire pour préciser le déplacement de la fracture, notamment en cas d'intervention chirurgicale.

Les complications immédiates sont rares, principalement neurologiques ou vasculaires, mais doivent être recherchées initialement.

COMMENT TRAITER VOTRE PROBLEME ?

Traitement Orthopédique
Une immobilisation du membre supérieur par un gilet orthopédique coude au corps est mis en place. Il sera maintenu 4 semaines environ.

On pourra y associer un traitement antalgique et anti-inflammatoire les premiers jours ainsi que la pose d'une poche de froid. La mobilisation de l'épaule est interdite mais le coude, le poignet et la main doivent être mobilisés pour éviter les raideurs dues à l'immobilisation du membre supérieur. Une radio de contrôle est réalisée entre 10 et 15 jours post fracture afin de vérifier que la fracture ne se soit pas déplacée.
A 4 semaines l'immobilisation est retirée et la rééducation débutée afin de récupérer les mouvements de l'épaule. La mobilisation de l'épaule est alors autorisée dans la vie quotidienne, sans forcer ni porter de charges.
Lorsque la fracture est consolidée radiologiquement, la reprise complète de l'ensemble des activités est autorisée (entre 3 et 6 mois post-fracture).

Les 2 risques principaux sont :

  • l'absence de consolidation (pseudarthrose)
  • une diminution des performances de l'épaule en cas de consolidation osseuse en mauvaise position (cal vicieux)

Dans ces cas là, une chirurgie secondaire est possible mais donne malheureusement parfois des résultats décevants.

Traitement chirurgical
En cas de fracture trop déplacée, une chirurgie première peut être discutée et devra avoir lieu idéalement dans les 15 jours post-traumatiques. Elle consiste à mettre en place soit du matériel d'ostéosynthèse (clou) soit une prothèse. Elle s'effectue sous anesthésie générale, en hospitalisation traditionnelle. Lors de l'intervention, le matériel sera posé sous contrôle d'un amplificateur de brillance délivrant des rayons X, mais à une dose minimaliste.

Les suites opératoires sont marquées par une immobilisation dans un gilet orthopédique coude au corps pendant 4 semaines environ. On pourra y associer un traitement antalgique et anti-inflammatoire les premiers jours ainsi que la pose d'une poche de froid. En fonction de la tenue du matériel, constatée pendant l'intervention, des mouvements d'auto-rééducation vous seront appris lors de votre séjour à la clinique par notre équipe de kinésithérapeutes spécialisés.
A 4 semaines l'immobilisation est retirée et la rééducation traditionnelle avec votre kinésithérapeute sera débutée afin de récupérer les mouvements de l'épaule.
La reprise complète de l'ensemble des activités personnelles, professionnelles et sportives est autorisée à consolidation complète de la fracture (entre 3 et 6 mois post-fracture).

QUELS SONT LES RISQUES PARTICULIERS DE VOTRE INTERVENTION ?

  • Le risque d’hématome (saignement dans la zone opérée) ou d’infection (pénétration de microbes dans la zone opérée) est peu fréquent mais toujours possible.
  • Un risque de paralysie ou de perte de sensibilité de certaines parties du bras sont potentiellement possibles, mais exceptionnelles.
  • L’enraidissement, douloureux ou non, de l’épaule est la principale complication. Il peut être limité à l’épaule (capsulite rétractile) ou gagner tout le membre supérieur jusqu’aux doigts (algodystrophie). Ces complications sont la plupart du temps réversibles mais ralentissent nettement la récupération d’une épaule normale. Parfois on peut observer une raideur séquellaire.
  • L'absence de consolidation de la fracture (pseudarthrose) est une complication classique, comme dans toute fracture, mais assez rare au niveau de l'épaule. Elle peut nécessiter des interventions supplémentaires dont le but est d'aboutir à la consolidation osseuse.
  • Le principal risque est la perte de mouvement. Une épaule fonctionnelle est souvent obtenue mais malheureusement rarement parfaitement normale. Une raideur séquellaire est très fréquente.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées.

En cas de problème ou si vous constatez quelque chose d’anormal après l’opération, il faut contacter votre chirurgien, car prendre en charge précocement une complication permet en général de mieux la guérir. Il pourra également vous rassurer si ce que vous ressentez est normal.

QUELS SONT LES RISQUES EN CAS DE NON-OPERATION ?

Le principal risque est la perte de fonction de votre épaule et donc de votre membre supérieur, plus ou moins invalidante et douloureuse en fonction du type de fracture initiale. Une chirurgie secondaire est parfois possible mais donne souvent de plus mauvais résultats que si elle avait été effectuée initialement.